Église de St Victor sur Loire
Histoire simplifiée
Aujourd’hui, nous ignorons à quelle époque fut construite l’Église de Saint-Victor, érigée à même le roc, faisant partie intégrante, au Moyen-Age, du village fortifié de Saint-Victor.
Elle ne sera citée qu’à la fin du XI ème siècle, dans le cartulaire de l’abbaye de Sainte-Foy de Conques. A cette époque, elle fut donnée à l’Abbaye par l’Archevêque de Lyon, Hugues, lorsqu’il fonda le prieuré du Châtelet, vers l’an 1095.
Les chapiteaux de la chapelle du Châtelet ont une forme assez rare que l’on retrouve sur quatre des chapiteaux de l’Église de St Victor, ce qui laisse supposer que ces deux édifices sont du troisième quart du XI ème siècle. Mais l’architecture de l’Église de St Victor nous amène à supposer qu’elle a été reconstruite à cette époque, en utilisant des éléments d’un édifice antérieur.
Nous pouvons imaginer, par la pensée, l’église de St Victor à cette époque : une nef centrale, orientée Est-Ouest, large de quatre mètres environ, non voûtée mais couverte d’une charpente, et flanquée au nord et au sud de bas-côtés très étroits, 1.20m tout au plus, que leur étroitesse même a permis de voûter en plein cintre. Ces bas-côtés sont bien moins hauts que la nef, si bien que celle-ci pouvait être éclairée par des fenêtres percées au-dessus de la toiture des bas-côtés.
Les transformations de cette Église :
Cette église romane va subir bien des transformations dans les siècles à venir.
Vers l’an 1530, on ouvrit sur le bas-côté sud un grand portail, assez gracieux, en gothique flamboyant, au tympan garni d’un vitrail. A cette époque, une chapelle latérale est construite contre le bas-côté nord.
Le XVII ème siècle voit la construction d’une chapelle latérale au nord-est, jouxtant la première… puis celle, au sud, qui correspond, actuellement à la chapelle Saint-Roch. A cette même époque, la grande voûte de la nef centrale remplacera la charpente en bois.
La troisième chapelle latérale, côté nord, verra le jour à la fin du XVII ème siècle, occupé actuellement par les fonds baptismaux.
C’est le XIX ème siècle qui verra la naissance de la deuxième chapelle latérale côté sud, l’adjonction de la sacristie et le prolongement du chœur, donnant ainsi la forme définitive de l’église actuelle.
En visitant cette Église :
En visitant l’église de Saint-Victor, nous nous apercevons qu’elle se caractérise d’abord par la présence de survivance de l’art préroman, notamment dans les colonnes, dont les sculptures reflètent :
Des formes variées :
- Panneaux
- Frises
- Chapiteaux
Des thèmes variés :
- Entrelacs
- Losanges
- Feuillages
- Animaux
- Personnages
Des trésors cachés :
Nous pénétrons, généralement, par le portail sud et nous avons en face, les fonds baptismaux, représentés par la lettre A sur le plan ci-dessus.
A : les Fonds Baptismaux : sa construction date de la fin du XVII ème siècle. La colonne, sous la vasque n’est autre que le support de la statue de la Vierge qui a été descendu du haut du fronton, lors de la restauration de 1969.
Poursuivre la visite dans le sens des aiguilles d’une montre.
B : Nous nous trouvons dans la chapelle Saint-Isidore, construite au XVI ème siècle. La clef de voûte de cette chapelle est magnifiquement sculptée.
C : Cette chapelle, du XVII ème siècle, renferme une statue, en bois doré, de la Vierge à l’Enfant.
D : La sacristie a été rapportée à l’édifice lors des grands travaux de 1840. Nous pouvons admirer contre la paroi de la sacristie, l’orgue de style XVII ème, réalisé par Didier CHANON et inauguré en 1977.
E : A l’origine, le chœur n’était qu’un simple hémicycle voûté en cul de four. Deux piscines d’autel du XVI ème siècle furent conservées dans le nouveau chœur agrandi en 1840. Admirons le bel autel Louis XIV, en bois doré, dont le devant de la table est tendu, sur trois côtés, de cuir de Cordoue entre des torsades.
F : La statue en bois doré de Saint-Victor, représenté en soldat romain, saint patron de cette église, trouve sa place dans la plus grande des chapelles. Cette chapelle a été construite au XIX ème siècle.
G : Saint Roch, que les gens de la campagne invoquaient contre les épidémies, nous montre sa plaie à la jambe. C’est à la fin du XVI ème siècle que fut construite cette chapelle.
H : En 1708, le clocher, construit sur la courte travée d’avant-chœur, s’écroula en crevant la nef.C’est alors que fut élevé le clocher actuel, fort gracieux, avec ses baies jumelées, posées sur un larmier.La forme rectangulaire de ce clocher est rendue obligatoire par le plan barlong de la travée de la nef qu’il supporte.
Les piliers :
Pilier 1 : Une niche dans ce pilier abrite une gracieuse statue en bois, peint et doré, de Saint-Antoine ermite. Cette statue du XVII ème siècle est un don relativement récent.
Pilier 2 : Le chapiteau à Y, timbré d’une marguerite, est typiquement du milieu du XI ème siècle.
Pilier 3 : La sculpture de la partie haute, on peut y voir des entrelacs de différentes formes, des feuillages et un animal avalant un serpent, mais aussi un personnage représentant probablement la création du monde. On peut observer, à gauche et en partie caché, un grand entrelacs natté désignant le ciel et, en dessous, un petit entrelacs carré représentant la terre.
Pilier 4 : Là aussi, la sculpture romane et préromane est très présente. On y trouve différentes formes d’entrelacs, un animal avalant sa proie et, plus haut, deux personnages représentant, semble-t-il, le sacrifice d’Abraham.
Pilier 5 : On y retrouve l’Y timbré d’une fleur.
Pilier 6 : Les entrelacs en huit, de différentes factures.
